Informe Affaires - Édition Avril 2015 - page 17

INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici •
AVRIL 2015 • 
17
406M01-15
SAGUENAY – La direction du Syndi-
cat des producteurs de bois (SPB) du
Saguenay-Lac-Saint-Jean considère
que dans la conjoncture actuelle du
marché des produits forestiers, il im-
porte d’intégrer le plus possible des
activités de recherche et développe-
ment (R&D) aux activités tradition-
nelles des producteurs de bois.
En entrevue, le président du SPB/UPA,
Pierre-Maurice Gagnon, signale que l’or-
ganisation qu’il dirige dispose déjà d’un
«Fonds de recherche, de promotion et
d’aménagement de la forêt privée.» Il
admet que ce fonds d’investissement
pourrait, de fait, être utilisé sur une base
plus intensive qu’il ne l’a été jusqu’à
maintenant.
Cependant, tient-il à rappeler, la mission
première de l’organisation qu’il repré-
sente consiste pour l’essentiel à assurer
une mise en marché ordonnée du bois
provenant de la forêt privée du territoire
régional. «La R&D n’est pas au cœur de
notre mission mais notre organisation est
prête à jouer le rôle de partenaire d’un
groupe ou consortium de recherche dont
les activités sont orientées vers la pleine
mise en valeur des ressources fores-
tières. Notre implication pourrait prendre
la forme, par exemple, d’une participa-
tion financière à un projet innovant après
qu’on en ait déterminé la nature et l’am-
pleur.»
Sur un fil
Dans le contexte présent, fait-il valoir, il
faut manœuvrer avec prudence. Et voi-
ci pourquoi. Les acteurs du nouveau
régime forestier se font de plus en plus
nombreux et doivent s’ajuster les uns
aux autres. De plus l’offre de bois sur le
marché excède de façon importante la
demande.
Il rappelle qu’en 2013, ce sont tout au
plus 4 millions de mètres cubes sur les
8,5 M m3 disponibles en forêt privée
qui ont été mis en marché au Québec.
Cette part ne représente que 14 % des
volumes de bois utilisés par l’ensemble
de l’industrie alors que les forêts privées
comptent pour quelque 30 % de la possi-
bilité de récolte forestière de la province.
L’an dernier, les membres du SPB de la
région ont produit 225 000 m3 de ré-
sineux et quelque 30 000 m3 de feuillu.
Selon le président Gagnon cela pourrait
être beaucoup plus élevé considérant
qu’au S-L-S-J, ce sont en moyenne 450
000 mètres cubes de bois qui ont été his-
toriquement livrés à l’industrie.
Malgré tout, le SPB a bon espoir que la
situation s’améliore, notamment dans le
cas du feuillu mis en marché pour les
panneaux particules (OSB). L’annonce
récente d’une possible réouverture de
l’usine de panneaux OSB de Chambord
par la compagnie américaine Louisia-
na-Pacific a créé pendant quelques se-
maines un certain optimisme dans le mi-
lieu régional.
«La nécessaire modernisation de cette
usine, les fluctuations du marché dans
l’industrie de la construction, la mise en
place de d’autres usines de panneaux
au Canada, démontrent aussi que pour
repartir les opérations dans une usine
qui assure la création de plus de 400
emplois directs et indirects, cela peut
s’avérer plus difficile que prévu.»
Dans le secteur du bois de sciage, fait-
il ressortir, on observe que le marché
du résineux se fait un peu plus solide
qu’au cours des années 2012 et 2013.
Dans le secteur du bois d’œuvre, une
reprise plutôt lente, se dessine. De fait,
aux Etats-Unis où le Québec écoule une
large partie de sa production, si la ten-
dance observée depuis 2011 se pour-
suit, il se pourrait qu’en 2015 le nombre
de mises en chantier résidentielles at-
teigne 1,5 million. «Si cette cible est at-
teinte, ce sera une bonne nouvelle pour
tous nos producteurs.»
Toutefois du côté des copeaux, le mar-
ché n’est pas très bon, ajoute-t-il. Les
fermetures de machines à papier de pa-
petières à Baie Comeau, Clermont et à
Alma expliquent en partie cet état de fait.
En somme, conclut le président, le nou-
veau régime forestier insuffle de nou-
velles perspectives, le marché prend un
peu de mieux mais dans l’ensemble la
situation demeure «fragile».
Pour inf.: spbsaglac.qc.ca
Plus de R&D pour la forêt privée
Le marché se raffermit un peu
BILLOTS- Propriétaire d’un boisé privé dans
l’arrondissement de La Baie, Pierre-Maurice
Gagnon sait ce qu’il en coûte en énergie et
temps pour produire une cargaison entière de
billots de bois livrés aux compagnies fores-
tières tels Produits forestiers Résolu, Arbec
ou à des scieries indépendantes. Actuelle-
ment le président du SPB/UPA et son équipe
négocient les prix du bois avec la direction
de 5 scieries indépendantes de la région dont
Groupe Lignarex et Scierie Lac St-Jean.
(Photo: Christian Croft)
par Yvon Bernier
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