4 • AVRIL 2015 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
SAGUENAY – L’entreprise Gypse du
Fjord vient d’investir 1 million $ dans
le lancement d’une « usine mobile »
en mesure de produire un engrais
horticole et agricole à partir de gypse
recyclé. La mise en opération de la
nouvelle usine située à Laterrière en-
traîne la création de six emplois.
Instigateur de ce projet écologique,
Jacques Laberge confie en entrevue
que le créneau que son entreprise en-
visage d’exploiter est doublement avan-
tageux. D’une part parce que les débris
de gypse, une fois traités, produisent un
amendement de qualité pour les sols de
culture. D’autre part, ils accroissent la
résistance des plants tant dans le do-
maine horticole qu’agricole. « On sait
que le Québec jette annuellement dans
ses dépôts de matériaux secs un volume
considérable de panneaux de gypse. De
fait, ce sont environ 150 000 tonnes de
ce matériel qui sont enfouies. Le moins
qu’on puisse dire est qu’il n’y a pas eu de
réflexion sérieuse concernant ce gypse
usagé. Pourtant, il y a des bénéfices à
en tirer au plan financier et écologique
si on prend des mesures adéquates. »
Mois de volume de déchets
La direction de Gypse du Fjord a donc
choisi de consacrer ses efforts au re-
cyclage du gypse afin que cesse le
gaspillage observé ici et là dans la pro-
vince. Le président Jacques Théberge
soutient que l’implantation d’une « usine
mobile » est le moyen par excellence
de faire d’une pierre deux coups voire
trois. Considérant la récupération, il y
a réduction du volume d’objets encom-
brants à disposer pour les centres de tri
et sites de matériaux secs. Qui plus est,
le recyclage contribue à la bonne san-
té des sols et plants de culture tout en
procurant un gain financier à ceux qui se
chargent d’en faire le traitement et, le
cas échéant, la commercialisation.
Tout est récupéré
L’homme d’affaires explique que son
personnel expérimente depuis quelques
mois déjà toutes les étapes de produc-
tion de l’équipement à opérer. « Beau-
coup d’huile de bras et de nombreuses
séances de remue-méninges ont prési-
dé à sa construction. « Une visite des
installations de Gypse du Fjord fait voir
que les étapes du recyclage vont comme
suit : des monceaux de retailles et pan-
neaux de gypse provenant de chantiers
de construction, lieux de démolition ou
de rénovation sont acheminés au site
de l’usine mobile. Au cours d’une autre
étape, le matériel à traiter est placé sous
les dents d’un broyeur et d’un concas-
seur adaptés pour des matières pre-
mières de faible dureté.
Par la suite, l’opération de tamisage per-
met de séparer avec l’aide d’aimants
ultrapuissants les pièces métalliques du
gypse. Au final, une partie du produit, soit
les retailles de papier de petites dimen-
sions, est ensachée et vendue comme
engrais ou litières pour le bétail et une
autre partie, celle de la poudre, est dé-
posée dans des contenants en plastique
et mise en marché comme régulateur de
croissance des plants.
ENVIRONNEMENT
Usine de traitement mobile
Gypse du Fjord investit 1M$
109F04-15
ÉQUIPEMENTS PRÊTS À OPÉRER- Le président de l’entreprise Gypse du Fjord, Jacques
Théberge, a construit avec une équipe réduite d’employés les imposants équipements sur
roues dont l’entreprise s’est dotée pour assurer les opérations de broyage et de concas-
sage.
(Photo: Christian Croft)
par Yvon Bernier
