Informe Affaires - Édition Mars 2016 - page 18

18 • MARS 2016 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
ALMA – Fondé par le Collège d’Alma
en 2016 dans le but d’assister le mi-
lieu agricole québécois dans le déve-
loppement de projets de recherches
en agroalimentaire, l’organisme Agri-
nova est devenu aujourd’hui un outil
essentiel de croissance de cette im-
portante industrie pour l’économie
du Québec. Qui plus est ce fleuron
régional a attiré un grand nombre de
chercheurs de qualité au Saguenay–
Lac-Saint-Jean.
Des retombées majeures
Près de 1000 dossiers de projets ont
été ouverts par ce centre de recherche
unique depuis 1976. Pour le directeur
général d’Agrinova, Patrick Girard, l’or-
ganisme est un exemple probant de l’im-
pact de l’économie du savoir. «On a attiré
entre 35 et 40 jeunes chercheurs dans la
région au cours des vingt dernières an-
nées... Avant nous, les agronomes ne re-
venaient pas en région. On a aujourd’hui
une équipe de gens qui possèdent un
bagage extraordinaire », lance-t-il. Pour
ce passionné, Agrinova soutient active-
ment les PME en matière d’innovation
dans de nombreux projets concrets et
structurants.
Patrick Girard explique d’ailleurs que
les retombées économiques d’Agrinova
dépassent largement les salaires ver-
sés aux 20 employés de ce centre de
recherche provincial, qui possède égale-
ment un bureau à Québec. « On a fait
la démonstration que l’argent investi par
le gouvernement a un effet multiplicateur
de dix fois pour nos PME et nos pour
nos autres partenaires... La valeur ajou-
tée dans la production se transforme en
dollars et bénéficie à notre économie »,
assure-t-il.
Des créneaux uniques
Patrick Girard parle abondamment de
la spécificité de l’agriculture boréale. «
Notre climat est davantage une oppor-
tunité qu’une contrainte. Il est notam-
ment plus facile au nord de faire de la
culture biologique parce qu’il y a moins
d’insectes à éradiquer ». De son côté, le
directeur de la recherche, l’agronome Ri-
chard Weiland, avance que les produits
de la terre provenant des régions nor-
diques contiennent autant d’éléments qui
sont excellents
pour la santé
que les cultures
du sud et l’idée
trace graduelle-
ment son che-
min dans l’esprit
des consomma-
teurs.
« C’est une
grande
ten-
dance
qu’on
observe en Eu-
rope du Nord
que de mettre
en valeur les
spécificités bio-
logiques et les
avantages des
cultures nor-
diques », confirme le chercheur. À titre
d’exemple, il cite le développement ré-
gional de la production de la camerise,
une baie regorgeant d’antioxydants et
très bien adaptée à nos latitudes. «
Dans quelques années, nous serons
peut-être les plus grands producteurs
de camerises au monde », lance-t-il.
Le chercheur parle également d’un autre
créneau prometteur, celui de la gour-
gane. Pour le scientifique, il s’agit d’une
plante
bien
adaptée à notre
climat et d’une
culture que l’on
maîtrise
très
bien.
Cepen-
dant, Agrinova
cherche à déve-
lopper de nou-
velles
utilisa-
tions de cette «
fève des marais
», notamment
pour les farines
destinées à la
consommation
humaine, mais
aussi à l’alimen-
tation animale.
« Si on arrive
à produire des
aliments pour nourrir les animaux d’éle-
vage, on pourrait alors avoir un autre
produit distinctif », assure Richard Wei-
land.
Les groupes d’innovation
Outre l’impact des nombreuses re-
cherches initiées et concrétisées par
Agrinova Patrick Girard et Richard
Weiland sont aussi très fiers de l’effet
bénéfique des Groupes d’innovations,
institués par l’organisme. Trois des ces
comités sont actuellement en activité,
deux sur le lait et un sur les grandes
cultures biologiques. Vingt-six pro-
ducteurs s’y impliquent et y partagent
leurs expertises et leurs idées. « Les
producteurs étaient habitués de se dé-
brouiller seuls et de travailler en solo.
Aujourd’hui ils pratiquent l’innovation
collaborative et ça les aide grandement
», explique Patrick Girard. Ce dernier
confirme que d’ici le printemps, quatre
autres Groupe d’innovation, touchant
d’autres secteurs d’activités, allaient
être constitués par l’équipe d’Agrinova.
Un centre bien équipé
Agrinova et ses partenaires occupent
un édifice d’environ 8000 pieds carrés
situé derrière le Cégep d’Alma. Le bâ-
timent durable certifié « LEED » abrite
notamment des laboratoires bien équi-
pés où œuvrent une dizaine de profes-
sionnels de la recherche en agricultu-
re. L’organisme possède également,
dans le secteur d’Alma, une ferme de
100 hectares dont 65 sont actuelle-
ment en culture.
Près de 1000 dossiers ouverts en 20 ans
Agrinova propulse le savoir en agriculture
Patrick Girard, directeur général, et Richard Weiland, directeur de la recherche chez Agrinova. « Les producteurs comprennent maintenant
ce qu’Agrinova peut leur offrir. Notre défi des prochaines années : répondre à la demande», affirme Patrick Girard.
(Photo: Guy Bouchard)
301R03-16
Issu de la volonté du milieu agroalimentaire
et d’un partenariat régional, le Centre de
recherche et de développement en agricul-
ture Agrinova a été créé en 1996 par le Col-
lège d’Alma. Il est reconnu par le gouverne-
ment du Québec à titre de centre collégial
de transfert de technologie en agriculture.
Il existe 48 CCTT au Québec, tous liés à
des cégeps, dont trois autres situés dans
la région. Écobes (Jonquière), le Centre
de production automatisé (Jonquière) et le
Centre Géomatique du Québec (Chicouti-
mi). Ils ont pour mission d’accompagner
les organismes et les entreprises, parti-
culièrement la PME, dans leur démarche
d’innovation par le soutien technique, le
développement technologique, l’informa-
tion et la formation.
par Guy Bouchard
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