SAGUENAY – En poste depuis un peu plus de trois semaines, Jean-François Desmeules, le nouveau président de la Société de la vallée de l’aluminium (SVA) devra prendre ses marques lors des prochains mois. L’homme d’affaires se donne pour mandat de centrer l’attention sur la mission de l’OBNL.
« Je succède à Carole Chapdelaine, l’ancienne présidente de la SVA. J’étais auparavant un des administrateurs de l’organisme et c’est lors de notre dernier conseil d’administration que j’ai été élu. C’est un poste qui est tout nouveau pour moi, mais j’ai confiance en mon entourage. Nous avons la chance d’avoir des employés comme Lilianne Savard et Vincent Garbugli qui sont en fonction depuis un moment et qui sont très compétents. Je devrais être en mesure de prendre mes repères assez vite grâce à cette équipe et me concentrer sur mes objectifs », explique Jean-Francois Desmeules.
Le président, qui est également le directeur général de l’équipementier Dynamic Concept, précise qu’il préconisera lors de son mandat une clarification de la mission de la SVA ainsi qu’une synergie avec les autres organismes régionaux.
« Mon but n’est pas de tout revoir ce qui a été fait par mes prédécesseurs, mais au contraire, de poursuivre la vision et la mission. En clarifiant la position de la SVA à l’intérieur de l’écosystème aluminium, cela nous permettra de mieux nous positionner et d’éviter d’empiéter dans les champs d’expertise d’autres acteurs. Également, nous avons déménagé tout dernièrement dans les mêmes locaux qu’Alu Québec et le réseau Trans-Al. Deux organismes avec lesquels nous avons toujours tissé des liens étroits. En se regroupant physiquement au même endroit, l’idée d’offrir un guichet unique aux entreprises et acteurs du milieu se concrétise davantage. Cela bonifiera la synergie entre les organismes et c’est l’industrie qui s’en trouvera récompensée. »
Un enjeu de taille
Sans grande surprise, c’est la problématique entourant la main-d’œuvre qui préoccupe le plus Jean-François Desmeules. Étant copropriétaire d’entreprise, il constate de manière alarmante la problématique.
« C’est un enjeu qui touche l’ensemble de l’industrie. Du producteur au consommateur, personne n’est insensible à la situation. C’est aussi une réalité qui remet en question l’ensemble de nos façons de faire. Il y a quelques années, la gens faisaient la file pour un poste d’opérateur chez RioTinto, aujourd’hui les mêmes emplois sont vacants. Les entreprises n’ont pas le choix d’être créatives pour pallier au problème. On voit donc de plus en plus de projet d’automatisation et de numérisation », commente M. Desmeules qui ajoute qu’autant les ingénieurs que les techniciens en passant par les concierges sont difficiles à recruter.
Protégé de la tempête ?
Récession à l’approche, diminution de la croissance et inflation à la hausse, certains spécialistes de l’économie sonnent le glas sur une époque d’abondance. L’aluminium étant un métal présentant de forts coûts énergétiques à la production et de forts coûts monétaires à l’achat, sa vente pourrait souffrir du contexte économique.
« Il faut s’accrocher au créneau de l’aluminium vert. Au Québec, nous sommes dans une zone paisible. L’énergie (électricité) y est peu chère et disponible en grande quantité. Par conséquent, notre production d’aluminium ne devrait pas être trop affectée. Il faut s’attendre à des fermetures d’usines du côté de l’Europe puisque produire le métal gris, c’est énergivore. Surtout quand l’électricité provient de centrales à charbon et à gaz. Toutefois, l’offre devrait arrimer avec la demande. Je pense que la situation encouragera les initiatives comme le recyclage et l’optimisation de processus », conclut l’homme d’affaires.