SAGUENAY – Le programme Alu 4,0 ou Locomotive numérique piloté par Trans-Al et financé par le ministère de l’Économie et l’Innovation (MEI) aide les transformateurs et équipementiers du secteur de l’aluminium a effectué un virage numérique. Selon Christine Boisjoly, la responsable du programme, l’initiative serait un véritable levier contre la pénurie de main-d’œuvre.
« Je travaille dans le secteur industriel depuis 17 ans et les enjeux concernant la main-d’œuvre ont toujours été une préoccupation. Ça ne date pas d’hier que les PME peinent à recruter des gens qualifiés. Nous savons depuis longtemps que le départ à la retraite des “baby boomer” provoquerait une pénurie. Aujourd’hui, nous devons être en mode solution et l’automatisation ainsi que les outils tels les progiciels de gestion intégrée, ERP en anglais, font parties de la réponse. Lorsque j’ai joint l’équipe de Trans-Al en début d’année, la Locomotive numérique m’est tout de suite apparue comme une initiative prometteuse. Puisqu’elle subventionne les entreprises qui souhaitent numériser ou automatiser ses processus », affirme Christine Boisjoly.
Le programme Alu 4,0, Locomotive numérique en est à sa deuxième mouture. La première version lancée de 2019 à 2020 avait permis à des entreprises issues de l’industrie de l’aluminium d’être partiellement subventionnées pour effectuer un virage numérique de leurs opérations. « Affectueusement appelé à l’interne, Locomotive numérique 2 (LN2), il s’agit de la reconduction de ce programme qui avait très bien fonctionné. Cette nouvelle version (2022-2024) est bonifiée en comparaison de la première. En effet, le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) nous a remis cette fois une enveloppe de six millions de dollars. À titre d’exemple, une PME dont le projet avait été accepté en 2019 pouvait espérer une aide non remboursable maximale de 91 000 $ sur un projet de 200 000 $ et plus. Aujourd’hui, une firme qui applique pourrait toucher jusqu’à 185 200 $ sur un projet de 400 000 $ et plus. »
Le rôle de Trans-Al
Mme Boisjoly explique que la mission d’Alu 4.0 est de stimuler l’écosystème des transformateurs et des équipementiers de l’aluminium. Selon l’équipe de Trans-Al investir dans la compétitivité des entreprises de ce secteur d’activité est essentiel en raison du contexte mondial particulier. « Notamment à cause de la pandémie, nous réalisons l’importance de s’approvisionner chez des fournisseurs de proximité. Les délais et les prix des importations sont en hausse et rien n’indique un changement. Il faut miser sur notre indépendance et pour cela, il faut donner à nos entrepreneurs les outils afin d’être performant. »
La première cuvée de LN2 s’est tenue au mois de mai dernier et elle a permis à 20 projets présentés sur 34 d’obtenir du financement. « Il s’agissait de la première ronde d’appel de projets et un deuxième tour est à venir pour la période du 17 octobre au 7 novembre 2022. C’est Trans-Al qui a le mandat d’administrer le programme, mais ce n’est pas nous qui évaluons les projets soumis par les participants. C’est une équipe d’experts et de spécialistes indépendants qui s’en chargent. L’équipe et moi, nous nous assurons de transmettre toute l’information au moment de l’inscription et nous accompagnons également l’entreprise dans la rédaction des différents formulaires et rapports à fournir. L’objectif est d’amener le plus de PME possible à obtenir une subvention. Également, lorsqu’un projet n’est pas retenu pour quelconques raisons, nous effectuons un suivi avec le participant. Nous lui indiquons les points à retravailler puisqu’il est possible de postuler à nouveau malgré un premier refus », conclut Christine Boisjoly.