SAGUENAY – Les députés régionaux du Bloc québécois, Mario Simard et Alexis Brunelle-Duceppe, lancent un appel à la concertation régionale vis-à-vis de l’industrie de l’aluminium. Ils souhaitent une réunion des élus, syndicats et autres organismes concernés « le plus tôt possible ».
La Table de concertation régionale sur le développement de l’aluminium, crée en 2019, réunissait les élus régionaux de tous les paliers de gouvernement, les syndicats du monde de l’aluminium ainsi que différents organismes du secteur. Elle ne s’est pas réunie depuis la dernière élection municipale. Les deux députés souhaitent savoir ce qu’il advient de cette concertation.
« Nous appelons les élus à une rencontre à huis clos avec les syndicats, qui pourrait nous permettre de déterminer une fois pour toute si on veut un organisme de concertation régionale formel. Si les autres élus ne veulent pas de concertation régionale, au moins on sera fixés. […] Et s’ils veulent, ça prend une rencontre pour décider quel type d’organisation et quelle forme ça prendra », affirme M. Simard, qui assure avoir eu des discussions avec beaucoup de gens avant cette sortie publique. Son collègue et lui souhaitent tenir cette réunion dans un délai de quelques semaines.
Moment charnière
Mario Simard et Alexis Brunelle-Duceppe considèrent que l’industrie de l’aluminium est à une étape charnière, avec Elysis, la question de l’énergie, les informations diffusées sur les émanations polluantes de l’aluminerie Arvida, les investissements promis par Rio Tinto, les équipementiers, etc. Dans ce contexte, MM. Simard et Brunelle-Duceppe croient qu’une concertation régionale permettrait un meilleur partage d’informations. « Avant les Fêtes, on avait beaucoup de sons discordants. […] C’est essentiel qu’on ait un rapport de force avec Rio Tinto. L’entreprise nous rencontre un par un, et peut-être qu’on n’a pas les mêmes informations d’un à l’autre », souligne M. Simard.
Les députés bloquistes estiment qu’il serait plus pertinent de développer une stratégie régionale en matière d’aluminium, plutôt que d’avoir les différents acteurs qui traitent les dossiers chacun de leur côté. « Ça prend une cohésion et une concertation régionale plus forte que ce qu’on a en ce moment. Il faut déterminer où on veut aller avec ce secteur. Pour ça, on a besoin de concertation », indique Mario Simard.
Alexis Brunelle-Duceppe rappelle que cette concertation a fonctionné par rapport à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, dans lequel les protections pour le secteur de l’aluminium étaient jugées insuffisantes. « Nous avions une mobilisation régionale forte. Nous parlions d’une seule voix. Nous avons réussi à faire changer une entente internationale. Nous avons gagné notre point », fait-il valoir.
Les deux députés assurent toutefois qu’ils respecteront le choix des autres élus de la région. Si la concertation n’est pas souhaitée, ils continueront de porter leurs dossiers de leur côté. « La première chose à savoir, c’est s’il y a concertation régionale. C’est pour ça qu’on veut une rencontre », conclut M. Brunelle-Duceppe.