Dominique Savard
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Dominique Savard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Agriculture et Agroalimentaire, les bénéfices d’une approche collaborative », publié dans notre édition du mois de juillet.

LAC-SAINT-JEAN – Le projet Agriclimat vise à ce que les communautés locales, comme celle du Saguenay-Lac-Saint-Jean, se mobilisent et s’engagent dans des initiatives qui soutiennent l’adoption de pratiques adaptées aux changements climatiques dans une perspective de développement durable, et ce, pour assurer la pérennité des terres agricoles et le développement de l’agriculture régionale. Ces comités de travail ont le mandat d’identifier les enjeux, menaces et opportunités ainsi que les mesures d’adaptation à mettre en place.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, parmi les membres du comité, qui regroupe des producteurs et productrices agricoles ainsi que des intervenants du milieu, Dominic Perron, président de Nutrinor, Anne-Marie Devin, agronome pour le Club Conseil Bleuet, et François Durand, ingénieur agricole au Groupe Multiconseil agricole (GMA), ont accepté de nous parler de leur implication et de leur vision du projet Agriclimat.

Important d’être partenaire

Pour la coopérative Nutrinor, qui compte 900 membres, en majorité des producteurs agricoles, il est important d’être partenaire de cette démarche, selon le président Dominic Perron. « Si nos membres commencent à se préoccuper des changements climatiques et veulent mettre en place des mesures d’adaptation, nous aussi nous devons être partie prenante de cette situation et être des alliés. D’autant plus que, chez Nutrinor, ça fait tout près de 10 ans que nous avons entamé une démarche de développement durable. Elle est maintenant bien ancrée à l’intérieur de l’entreprise », souligne M. Perron, qui possède avec ses frères une ferme laitière et céréalière à La Baie.

Le président de Nutrinor ajoute que la mission du comité régional est d’établir des mesures d’adaptation aux changements climatiques. « C’est sûr qu’on peut être en proactivité pour atténuer les effets des changements climatiques, mais le mandat du comité est vraiment de créer des mesures d’adaptation. »

Producteurs de bleuets

Pour sa part, l’agronome Anne-Marie Devin représente au sein du comité régional le Club Conseil Bleuet. Ce Club, qui est situé à Dolbeau-Mistassini et regroupe des producteurs de bleuets sauvages, offre des services techniques et agroenvironnementaux à sa clientèle.

« C’est un besoin des producteurs de bleuets de savoir ce qui s’en vient et aussi comment il faudra s’adapter avec les changements climatiques. C’est en discutant tout le monde ensemble que l’on va pouvoir faire ressortir beaucoup d’informations. Mon mandat consiste à veiller à ce qu’on parle du bleuet dans le projet, d’apporter mes connaissances sur la culture et coordonner des rencontres avec les producteurs de bleuets pour assurer le suivi des informations disponibles. Le but du projet est de savoir ce qui s’en vient et s’il y a moyen de s’adapter », a expliqué Mme Devin.

Faire le pont

Quant à l’Ingénieur agricole François Durand, il représente le Groupe Multiconseil agricole (GMA). Ce regroupement à but non lucratif est issu de la volonté du milieu agricole de se doter d’une organisation efficace et énergique dans le but de continuer à soutenir les entrepreneurs agricoles régionaux. Le GMA emploie près de 25 personnes qui offrent des services-conseils en gestion technico-économique, en ressources humaines et direction d’entreprise, en agroenvironnement et en génie agricole. L’équipe de techniciens fournit également aux entreprises agricoles des services de comptabilité et de soutien administratif.

« Notre rôle à titre de livreurs de conseils, est de garder un œil scientifique sur le projet. Nous avons fourni de l’information aux gens qui ont monté le projet Agriclimat avant la consultation des producteurs, comme des trucs pointus, techniques et particuliers à la région. Dans les journées de consultations et d’informations, on est aussi là pour faire le lien entre les gens d’Agriclimat qui sont très calés en changements climatiques, mais qui n’ont pas nécessairement le pouls direct de l’agriculture régionale. On est comme le pont entre les deux », laisse tomber M. Durand.

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