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Maxime Hébert-Lévesque

SAINTE-ROSE-DU-NORD – L’Érablière au pied des Monts Valin remporte trois médailles d’or lors du concours Grande Sève de Mirabel. Le jury était composé d’une cinquantaine de professionnels et de fins connaisseurs. La PME située sur la route de Tadoussac s’est démarquée parmi 75 producteurs participants. Ce prix et cette reconnaissance ont été rendus possibles grâce à des investissements d’au moins 400 000 $ mené au cours des deux dernières années.

Le projet a été lancé en 2003 par le couple d’entrepreneurs formé de Francis Faucher et Patricia Savard. Le passe-temps familial est devenu une entreprise officielle en 2017. Dès lors, il était important pour le couple de se positionner solidement. « En 2019, nous avons participé pour une première fois au concours de Grande Sève. Nous avions alors récolté une médaille de bronze. Au-delà du prix, c’était une façon pour nous de connaître notre position au Québec et si nous étions dans la bonne direction en termes de qualité », explique Francis Faucher.

Des investissements qui rapportent

Les deux investisseurs se sont donc tournés vers un expert en acériculture afin de bonifier leur rendement. « Nous avons revu nos installations. Des investissements d’au moins 400 000 $ nous ont permis de changer notre évaporateur et notre machine à osmose inverse. La tubulure qui permet de récolter l’eau des entailles a été remplacée par du boyau plus foncé. De cette façon l’eau se fait préchauffer par le soleil et les goûts se développent davantage. » Ces ajustements ainsi que l’ajout de 3000 arbres et la reconnaissance du concours Grande Sève ouvrent la porte vers de multiples opportunités.

Un relais de motoneige

En 2017, le couple comptait 200 entailles, aujourd’hui c’est le rendement de 7000 arbres qui nourrissent l’évaporateur de l’entreprise. Toujours en croissance, les producteurs pensent maintenant un à nouvel investissement. « Nous prévoyons devenir un relais pour les motoneiges. Avant la COVID-19, l’idée de construire une cabane à sucre pour recevoir des gens planait au-dessus de nos têtes et nous avons la mettre sur la glace compte tenu du contexte que nous connaissons tous. Aujourd’hui, nous relançons le projet ! »

Une question de culture

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, il y a peu d’érablières commerciales en comparaison avec d’autres régions comme l’Estrie et la Montérégie. Des croyances sur le mauvais rendement des érables dans le nord en seraient peut-être la cause. « Les gens de la Beauce et de Québec nous disaient que la récolte du sirop était difficile dans le nord. Il est vrai que nous sommes sur un sol montagneux, mais je pense que nous sommes en train de prouver que le sirop d’érable produit ici est aussi bon qu’ailleurs. C’est une question de mœurs, nous sommes originaires de la Beauce et par chez nous c’est un produit sacré », s’expliquent les conjoints. Ils concluent que le déniveler du terrain présente un avantage pour l’écoulement de l’eau par gravité ainsi que l’orientation sud de leurs installations pour l’ensoleillement.

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