Guy Bouchard
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Guy Bouchard

SAGUENAY – Pour la première année du lancement officiel de son entreprise, Steeve Potvin n’aurait pas pu rêver mieux : une saison de culture hâtive qui a des chances de passer aux anales régionales. Solution SP, qui distribue des fertilisants et des semences destinées aux producteurs agricoles, démarre donc sur les chapeaux de roues pour une saison qui s’annonce occupée.

Celui qui cumule près de 25 ans d’expérience dans le domaine confirme que le printemps très hâtif a donné des maux de tête aux fournisseurs. « Il a fallu faire virer les usines plus tôt. Ça a été un vrai défi au niveau de la livraison, mais le pire est maintenant passé », assure-t-il. Précisons, d’entrée de jeux, que Solution SP préparait son lancement depuis trois ans, à l’époque où son fondateur a accepté le poste de directeur régional des ventes pour ses deux principaux fournisseurs actuels, soit Agro-100 et Semican. La transaction, qui a transformé l’employé en homme d’affaires, s’est donc concrétisée le 30 mars dernier.

S’adapter aux agriculteurs

Steeve Potvin explique que son nouveau statut auprès de ses fournisseurs lui a permis d’acquérir une grande autonomie dans son travail, sans compter qu’il a pu créer un poste à temps complet pour le supporter au niveau administratif. Il rappelle par ailleurs que son entreprise embauche aussi des sous-traitants régionaux, spécifiquement pour la manutention et le transport des produits auprès des producteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Une grande partie des fertilisants et semences sont livrés directement chez mes clients, mais il reste un 20 % pour lequel je fais affaire avec une entreprise régionale », explique-t-il.

« Je préparais ça depuis trois ans. Les principales raisons qui m’ont motivé à devenir indépendant, c’est de réaliser un rêve d’avoir le contrôle et de prendre mes propres décisions. Je voulais aussi gérer mon service à la clientèle, parce que je connais les agriculteurs régionaux avec qui j’ai un fort lien de confiance. Il faut s’adapter à leurs réalités, être en mesure de leur répondre le soir ou les fins de semaine. S’adapter à leur horaire de travail, aller à leur vitesse », confie-t-il en précisant que c’est beaucoup plus motivant de s’impliquer à fond quand on est dans les souliers d’un entrepreneur.

D’autres fournisseurs s’approchent

Même si l’homme d’affaires reste attaché à Agro-100 et Semican, deux fournisseurs qui sont de précieux partenaires de sa nouvelle autonomie, il confirme que d’autres fabricants l’on approché pour distribuer leurs produits. « Je reste ouvert aux autres opportunités d’affaires pour répondre aux besoins de mes clients, mais actuellement, je reste concentré sur mes deux partenaires qui ont développé d’excellents produits et qui sont 100 % québécois », confie-t-il.

Un marché très concurrentiel

Mais l’entrepreneur ne s’en cache pas, avec quelque 125 clients actuellement, Solution SP est un petit joueur dans le marché régional, qui comprend quelque 1 200 producteurs et dont le PIB avoisine les 700 M$. Toutefois, il assure que son chiffre d’affaires, actuellement de 3 M$, est en augmentation constante et qu’il y a de la place pour la croissance, notamment quand un entrepreneur local est fortement impliqué auprès de ses clients, comme c’est son cas. « La vision que j’ai de mon entreprise me permet de croire que nous pourrons créer à bon rythme de l’emploi localement, au cours des prochaines années, et ainsi faire croître une identité régionale forte dans un marché déjà fortement concurrentiel », lance-t-il.

De l’expertise

Steeve Potvin tient à souligner que les deux fournisseurs auxquels Solution SP est associée sont de propriété provinciale, mais surtout qu’ils investissent en R&D et développent leurs fertilisants et semis sur le territoire du Québec. Au-delà des produits, l’entrepreneur explique que ceux-ci offrent aussi l’expertise d’agronomes qui se déplacent régulièrement chez les producteurs pour offrir de l’assistance technique, notamment pour le calibrage des équipements et le dépistage des maladies.

Il rappelle également qu’Agro-100 utilise largement les matières résiduelles fertilisantes (MRF) qui sont des résidus industriels ou municipaux comme les boues provenant du traitement des eaux usées, les poussières des cimenteries et les cendres de bois, dans la fabrication de ses produits. De son côté, Semican tire également très bien son épingle du jeu en étant reconnu à l’échelle canadienne pour son centre de recherche, qui, au cours des 25 dernières années, a commercialisé des dizaines de cultivars fort bien adaptés à nos conditions climatiques.

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