N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Économie durable, l’importance d’une économie verte et responsable ! » publié dans notre édition du mois de mars.
SAGUENAY – André Boily a fait du développement durable (DD) une véritable profession de foi professionnelle. Pour lui, cette approche économique ne doit pas se faire par opportunisme, mais plutôt être partie intégrante d’une stratégie de croissance à long terme. Par le terme opportunisme, celui qui occupe le poste de directeur général de la SADC du Haut-Saguenay (SADC-HS) fait référence aux entreprises ou organisations qui embrassent le DD comme un outil de marketing, ce que d’aucuns appellent l’écoblanchiment (greenwashing), plutôt que comme un véritable et incontournable engagement social.
L’homme de conviction et son équipe appliquent au quotidien la mission de la SADC-HS qui est d’accompagner les PME et les municipalités en favorisant le développement durable, afin d’accroître la qualité de vie de la collectivité du Haut-Saguenay. Au-delà des mots, le DG assure que cette approche doit être accompagnée d’une vision et d’un plan d’action concret à long terme. « Plus on voit loin, moins on a de surprises. Actuellement, on planifie la vision de notre impact dans la communauté jusqu’en 2035. Mais il faut faire atterrir les projets en gardant les pieds bien à terre, c’est complémentaire. Notre conseil d’administration l’a très bien compris et nos employés sont embarqués là-dedans à cent pour cent », lance ce spécialiste régional du DD.
Des outils très concrets
Pour appuyer ce cheminement prometteur, André Boily explique que son organisation a adopté une carte stratégique. Il s’agit d’un outil rappelant une carte routière et qui est balisé par les différents programmes existants et une description de ceux qui pourraient voir le jour et s’ajouter au cheminement de la SADC-HS au cours des prochaines années. Un autre outil stratégique est en cours de développement, soit une application de gestion de la relation client, communément appelée CRM. « Notre CRM intégrera notre vision vers les opérations et nos actions concrètes. Nous prévoyons le déployer cet automne », confirme le DG.
Le financement responsable, un incontournable
L’adage populaire le dit : il faut que les bottines suivent les babines. Et c’est une réalité à la SADC du Haut-Saguenay, alors que l’organisation est à mettre en place une grille d’évaluation des PME qui déposent une demande de prêt ou de subvention. Celle-ci comprendra 17 indicateurs de développement durable.
« Nous sommes en train de finaliser notre grille de financement responsable qui comprendra dix-sept indicateurs à travers lesquels les demandes seront évaluées. Bien entendu, nos clients entrepreneurs doivent présenter des projets qui rencontrent les ratios habituels et garanties pour protéger nos investissements, mais il faut avoir une approche et une vision différente des banques, en intégrant dans notre évaluation une analyse basée sur les critères de DD, au même titre que ce qu’on voit de plus en plus des grands fonds de placement », lance-t-il.
L’homme explique par ailleurs que cette grille de financement responsable sera complétée par des mécanismes de contrôle annuels de l’évolution des enjeux plus problématiques des entreprises concernées. « Nous allons réévaluer annuellement leur performance et, éventuellement, ajuster nos taux d’intérêt, à la hausse ou à la baisse, en fonction des résultats de ces évaluations. Bien sûr, les PME ne seront pas soumises à tous les 17 critères, ils seront modulés en fonction du profil et des projets des entreprises », confie André Boily.