ALMA – Le Centre de préqualification Qualia (CPQ) du Centre d’excellence sur les drones(CED) d’Alma devrait prendre forme sous peu alors que la construction des installations débutera ce printemps par l’installation d’un premier édifice. Il s’agit d’une maison conventionnelle qui sera déménagée et installée sur le site d’essai dès le printemps. Marc Moffatt, le directeur général du CED espère que la majeure partie des installations sera complétée dès cet automne.
« On veut construire cet été de façon à être très avancés à automne », lance le DG. Rappelons que ce qu’on appelle aussi le site de simulation Qualia évalué à 2,4 M$ a profité d’aide financière des deux paliers de gouvernement l’été dernier pour démarrer. Le CPQ sera entièrement dédié au développement technologique des systèmes de drones. Il comprendra, notamment, des bâtiments, des sections de routes, de conduites sur le sol et sous terre pour simuler un déversement ou une fuite de gaz, par exemple. Il y aura même certains équipements, qu’on retrouve dans les villes et les zones industrielles, comme des lampadaires ou de la signalisation routière », confirme Marc Moffatt.
Un décor en quelque sorte, qui servira à créer une vingtaine de scénarios reproduisant notamment des situations d’urgence, des accidents, des prises d’otages, ou, plus simplement, à entraîner des opérateurs à calculer des masses volumétriques de différentes matières. Il servira aussi à évaluer l’habilité des opérateurs de drones, ou à aider les entreprises à développer leurs produits. Ils pourront également mesurer la fiabilité de leurs équipements et valider leurs procédures. Les voies ferrées, les lignes électriques, les champs les forêts (scénarios d’évaluation de l’état des cultures du calcul de volume forestier, etc.) où des obstacles naturels à proximité du site, serviront aussi à créer des scénarios spécifiques aux besoins des clients. Même les berges du Lac-Saint-Jean et les barrages hydro-électriques de la région pourront être mis à profit dans certaines simulations.
Créer la norme Qualia
À terme, le CPQ deviendra un centre de validation des compétences des opérateurs de drones, selon Marc Moffatt. « On a développé un guide qui explique tout le cheminement pour permettre à des fournisseurs de service de valider les compétences de leurs employés. On est en train de mettre sur papier tout le scénario pour créer la norme Qualia. Ce que nous visons, c’est que les grands donneurs d’ordres exigent un jour la norme Qualia avant d’embaucher un sous-traitant dans ce secteur d’activité », explique-t-il. Soulignons que le Centre de préqualification Qualia profite d’un avantage concurrentiel difficile à compétitionner, alors que le CED propose un espace aérien réglementé de 120 000 km2, contrôlé pour le vol de drone, à partir du sol jusqu’à 28 000 pieds d’altitude. Par ailleurs, le CED est l’une des seules zones au Canada où il est possible d’effectuer des vols de drones, hors de portée visuelle.
De gros joueurs au CED
Selon le DG certains clients du CPQ auront avantage à s’allier pour se procurer des équipements conjoints et très spécialisés, pour pouvoir tester leurs équipements et procédures, sur le site même du Centre de préqualification Qualia. Il donne l’exemple de Bell Helicopter et de Laflamme Aéro, qui auront besoin sous peu de simuler l’atterrissage d’un appareil sur un bateau ou une frégate. L’homme parle également du développement rapide du transport urbain dronisé, alors que plusieurs entreprises, notamment Airbus, sont à développer le transport par drone. Dans ce dernier cas, l’avionneur a créé un véhicule taxi qui partira de l’aéroport en volant et atterrira sur un système de roues pour compléter son trajet sur la route.
Un des objectifs clairs de Marc Moffatt c’est que le Québec devienne un leader canadien et même mondial dans le domaine du drone, avec le CED en pole position. « Quand je parle à ces grands fabricants, je leur dis toujours qu’on est en mesure de les recevoir pour qu’ils viennent tester leurs appareils chez nous. (…) Au Québec, on doit se positionner et devenir la porte d’entrée du développement de ces moyens de transport d’avenir, pour le Canada du moins », lance-t-il, en guise de conclusion.