Guy Bouchard
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Guy Bouchard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Plein Air : une industrie grandeur nature » publié dans notre édition du mois de décembre.

SAGUENAY – La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) forte de ses 24 parcs nationaux, de ses 14 réserves fauniques, sans compter ses 8 établissements touristiques à l’échelle du Québec, est une immense machine à générer des retombées touristiques dans la belle province. Cette société d’État commerciale est très présente dans les régions du Québec, génère des retombées économiques importantes pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean, selon François Guillot, directeur des parcs nationaux des Monts-Valin, de la Pointe-Taillon et du Centre touristique du Lac-Kénogami ainsi que Jérôme Gouron, directeur du Parc national du Fjord-du-Saguenay et codirecteur du parc Marin Saguenay (administré conjointement avec le fédéral).

Chez nous, la Sépaq exploite trois sites d’importance, soit celui du parc national Fjord-du-Saguenay, le parc national de la Pointe-Taillon, le parc national des Monts-Valin, en plus de celui du Centre touristique du Lac-Kénogami. Près de 150 employés permanents et saisonniers assurent le fonctionnement de ces installations. La Sépaq estime que 25 ressources supplémentaires seront requises pour supporter les nouvelles installations de la Pointe-Taillon, lorsque celles-ci seront terminées. Le volume de visites généré en 2018 par ces quatre emplacements est estimé à 296 432 jours/visites, principalement pendant la belle saison. Par ailleurs, les chiffres compilés à l’échelle de la région démontrent une hausse moyenne annuelle de l’achalandage de 10 %, ce qui est excellent selon François Guillot.

Près de 20 M$ de retombées « collatérales »

Les activités de la Sépaq ont un impact direct sur les régions dans lesquelles se trouvent les établissements exploités par celle-ci. Selon François Guillot, les retombées estimées, par les utilisateurs des sites de la société d’État, dans les installations et entreprises autres que la Sépaq, se situent à quelque 66,68 $ par jour/visite dans la région. Si on fait le calcul, l’impact des retombées de la Sépaq en 2018 se situe à près de 20 M$. Sans compter qu’une partie importante de ces visiteurs viennent en bonne partie de l’extérieur, ce qui permet d’amener de l’argent neuf en région.

« Nous générons beaucoup de retombées, notamment pour les équipements d’accueil aux alentours de nos installations », assure le DG. Dans ce contexte, la Sépaq est appelée de plus en plus à exercer un rôle de levier de développement économique pouvant conduire à la mise en place de partenariats, notamment avec des entreprises privées œuvrant dans l’offre d’activités et de services connexes. « Cela étant, les établissements de la Sépaq participent à la vitalité et au dynamisme économique des régions dans lesquelles ils sont ancrés parce qu’ils sont des produits d’appel touristique, des employeurs et des entrepreneurs importants » mentionne-t-il.

Autofinancement à 80 %

Soulignons que la Sépaq autofinance ses opérations, à la hauteur de 80 %, à l’aide de ses revenus autonomes. François Guillot ajoute que sur cet aspect, le Saguenay–Lac-Saint-Jean s’en tire très bien alors que, globalement, les revenus des installations régionales génèrent presque l’autosuffisance.

« Quatre-vingts pour cent (80 %) d’autofinancement, c’est parmi les plus hauts taux dans le monde. La Sépaq est l’un des gestionnaires de parcs nationaux les plus performants en termes d’autofinancement de ses opérations. (…) Dans notre réseau, les installations les plus performantes supportent les autres. Ce qui est intéressant, c’est que les surplus restent dans le réseau de la Sépaq au lieu d’être versés au gouvernement, ce qui nous permet de les répartir pour le maintien de nos actifs », confie François Guillot.

Un équilibre subtil entre accueil et conservation

Son collègue Jérôme Gouron tient à rappeler qu’au-delà des performances financières, la Sépaq a surtout pour mission de protéger des territoires nationaux uniques au monde et de faire de l’éducation et de la sensibilisation, des responsabilités publiques qui découlent de choix de société et pour lesquelles le gouvernement du Québec consent un financement d’État à hauteur d’environ 20 % des frais d’exploitation.

« Notre défi, c’est de trouver un équilibre entre la protection de nos installations et notre mission de faire connaitre et offrir à nos visiteurs ces sites magnifiques. On veut amener du monde, mais pas à tout prix. D’abord et avant tout, la mission de la Sépaq n’est pas de faire de l’argent, mais de protéger des territoires nationaux et d’en assurer l’accès aux Québécois. Un privilège et une responsabilité », lance Jérôme Gouron.

Quatre zones distinctes

Rappelons que les parcs nationaux administrés par la Sépaq sont généralement constitués de quatre zones bien distinctes.

1- Zones dites de services, qui regroupent les installations et pavillons d’accueil ;

2- Zones d’infrastructures légères comprenant des chalets avec services ;

3- Zones de conservation avec refuges et campings rustiques ;

4- Zones de préservation extrême non accessibles aux publics et réservées aux recherches scientifiques. (Moins de 1 % du territoire des parcs)

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