Auteur

Carol Néron

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Le transport, un service vital publié dans notre édition du mois de septembre.

SAGUENAY– En vigueur seulement depuis le 30 avril 2023 au Québec dans l’industrie du transport lourd, le Dispositif de consignation électronique (DCE) a été très bien accueilli par bon nombre de chauffeurs de camions de la région, et ce, dès 2018. Ceux de la compagnie Transcol de Jonquière ont d’ailleurs été parmi les premiers à utiliser cet appareil qui, connecté au moteur du véhicule, enregistre en temps réel toutes les informations liées aux heures de conduite et de repos.

Le directeur des opérations, Alain Corneau, considère l’implantation de ce système anti-fatigue comme une innovation remarquable. « Le DCE est très apprécié par nos chauffeurs. Contrairement à plusieurs entreprises québécoises de transport, nous n’avons pas été pris de court le printemps dernier. Lorsque les États-Unis ont aboli les carnets de bord rédigés manuellement en 2017, on s’est dit que ce n’était qu’une question de temps avant que ça arrive de ce côté-ci de la frontière. Nous avons alors pris la décision, dès l’année suivante, d’installer des DCE sur tous les camions de notre flotte qui en compte 180 ».

Adaptation rapide

L’installation du DCE est obligatoire sur tous les camions de transport lourd effectuant des trajets de plus de 160 kilomètres. Afin de réduire le plus possible les risques d’accidents, ce système permet de s’assurer en priorité que les chauffeurs respectent un nombre d’heures de conduite maximum et, surtout, de sommeil. Sur un long parcours, ils doivent obligatoirement rester stationnés dans un lieu sécuritaire pendant 8 heures consécutives avant de reprendre la route.

Le DCE permet également de suivre en direct, à partir du Centre de répartition de la compagnie, tout ce qui est lié à la conduite du camion, notamment la vitesse avec laquelle le chauffeur négocie les détours, celle à laquelle il roule dans les secteurs sensibles, le temps de freinage, les arrêts fréquents, etc. Par exemple, s’il est verbalisé par un policier pour avoir roulé trop vite, l’appareil le notera sur-le-champ et il devra s’en explique

Les chauffeurs de Transcol n’ont pas mis de temps à s’adapter à cette technologie qui s’apparente à la boîte noire des avions, selon Alain Côté.

« La période d’adaptation a été somme toute très courte. Oui, il y a eu quelques irritants au début et un peu de résistance au changement mais tout est rentrés très rapidement dans l’ordre. Évidemment, 8 heures dans un camion immobilisé, ça peut paraître long, mais les véhicules sont aménagés pour cela aujourd’hui. Chacun finit par y trouver son compte et c’est la sécurité de tous qui en sort gagnante. On reviendrait aux rapports écrits d’autrefois et je crois bien que nos chauffeurs nous tireraient des roches. »

Règlementation attendue

L’obligation d’installer un dispositif d’enregistrement électronique dans les camions de transport lourd était attendue avec impatience par l’Association du camionnage du Québec (ACQ). « Ce système représente une protection pour l’employé, pour le chauffeur, pour le camion. C’est aussi une protection contre toute forme de concurrence déloyale ».

La loi québécoise stipule que les chauffeurs de poids lourds ne peuvent pas conduire plus de 13 heures par jour. Ils doivent aussi pouvoir disposer de 8 heures de repos consécutif avant de reprendre la route.

En matière de sécurité, cette législation ne comporte que des avantages, selon Alain Corneau. « On a des chauffeurs qui nous disent que 6 heures de sommeil, ça leur suffit. Il leur reste alors 2 heures pour relaxer en écoutant la radio, lire un bon livre ou écouter de la musique avant de reprendre la route frais et dispos ».

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