N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique sur la MRC de Maria-Chapdelaine publié dans notre journal du mois de mars.

Dolbeau-Mistassini – Pour Pascal Cloutier, le maire de Dolbeau-Mistassiniles prochaines années de son mandat à la tête de la ville-centre de la MRC seront plus que jamais axées sur le développement économique (DE), et ce, pour deux bonnes raisons. La première consiste en l’adoption d’un plan stratégique global, qui couvre notamment l’économie, et la deuxième concerne l’embauche de deux professionnels pour appliquer ces recommandations, un pour le volet économique et un autre pour élaborer la stratégie touristique.

« Nous avions beaucoup de projet et de dossiers à faire avancer, mais personne n’était vraiment dédié uniquement à ces enjeux. Nous sommes bien fiers d’avoir trouvé ces deux professionnels. […] La MRC a de bonnes ressources, mais, en tant que ville-centre, nos besoins sont importants », lance le maire en parlant de l’embauche d’Isabelle Simard et de Jeannot Tremblay, respectivement directrice du développement économique et directeur du développement touristique (Tourisme Dolbeau-Mistassini).

M. Cloutier indique par ailleurs que les administrateurs de la Chambre de commerce et d’industrie de Dolbeau-Mistassini (CCIDM) sont très heureux de l’arrivée de ces ressources stratégiques. Il soutient qu’il supporte la Chambre depuis son élection, notamment en siégeant sur le CA à titre d’observateur, mais que ces deux personnes vont dorénavant travailler en étroite collaboration avec l’organisme. Selon lui, la CCIDM se réjouit également du fait que le conseil municipal ait adopté, avant les Fêtes, une politique d’achat local tenant compte notamment d’une rotation des fournisseurs offrant les mêmes services, et assurant aussi une marge préférentielle de 5% (jusqu’à un maximum de 1000$) pour les commerçants locaux.

Un plan stratégique bien garni

Pour soutenir la vision des élus, la ville de Dolbeau-Mistassini s’est dotée, fin 2018, d’un plan stratégique pour les quatre prochaines années, comprenant cinq axes, vingt-huit objectifs et cent six actions. Pour le volet économique du document, la priorité absolue est de faire avancer le dossier de l’approvisionnement du territoire en gaz naturel pour les entreprises de toute la MRC. Isabelle Simard devra donc s’y impliquer intensivement dès que l’étude de faisabilité commandée au gouvernement du Québec sera déposée, probablement dans les mois qui viennent.

Le conseil municipal s’attend aussi à ce qu’elle accompagne les organismes économiques, qu’elle travaille à la maximisation des sites d’intérêt stratégique et qu’elle élabore un plan de développement des parcs industriels et des terrains commerciaux. Sur cet enjeu, la directrice du DE travaillera en étroite collaboration avec ses collègues de l’urbanisme. « Nous sommes à harmoniser le plan d’urbanisme, notamment pour les zones commerciales. On se parle beaucoup pour s’assurer d’alimenter la stratégie d’attraction et de rétention des entreprises dans ces zones », confirme la directrice du DE.

Le Centre C.A. Gauthier, un bon coup

Les bureaux d’Isabelle Simard et Jeannot Tremblay sont situés dans le secteur Mistassini, à l’intérieur de l’édifice de l’ancienne Caisse Desjardins, dont la ville s’est portée acquéreur récemment. Le Centre C.A. Gauthier (du nom d’un homme d’affaires, également ancien maire et député) abrite maintenant les ressources économiques, mais également les employés du département des loisirs, ainsi que ceux du Parc régional des Grandes-Rivières, de quelques autres organismes, dont Maria-Express pour le transport interurbain, et de festivals. « C’est une sorte d’espace de coworking où on laisse travailler les gens en synergie. […] On veut aussi que la population se l’approprie, puisqu’on a réussi à garder les deux guichets exploités par Desjardins. Ça permet aussi de conserver un certain dynamisme dans le centre-ville de Mistassini ».

Centre spécialisé en entrepreneuriat multi-ressources

Celui qui agit également comme président du CA du Centre spécialisé en entrepreneuriat multi-ressources (CSEMR) est très fier que le territoire se soit doté de cet outil unique pour appuyer ses entrepreneurs. Le CSEMR, installé dans l’ancien Juvénat St-Jean, a été créé pour offrir des formations adaptées et de courte durée à des entrepreneurs œuvrant dans le domaine forestier, mais également dans plusieurs autres secteurs d’activités. Ceux-ci seront supportés pour combler leurs lacunes, notamment en management, en gestion des ressources humaines, en finances et comptabilité ainsi qu’en ce qui a trait aux enjeux du domaine juridique et des opérations.

Une première cohorte sera d’ailleurs « diplômée » en avril prochain. De nombreux partenaires du milieu des affaires et de l’éducation ont mis la main à la pâte pour créer cette organisation en support à l’économie régionale, dont l’UQAC (CEE-UQAC) et la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, notamment pour l’offre de formation, ce dont Pascal Cloutier est très fier. D’autres mandats pourraient être confiés au CSEMR selon le maire. Il cite notamment la possibilité que le centre se penche sur l’enjeu de la relève, particulièrement dans le secteur forestier.

Le « fameux » caribou forestier

Une des grandes préoccupations du maire de Dolbeau-Mistassini et de son équipe de conseillers s’articule autour de l’avenir de l’industrie de la forêt. Pascal Cloutier est d’ailleurs président d’Alliance forêt boréale et siège sur le Comité sur la forêt de l’Union des municipalités du Québec. Bien entendu, l’homme intervient régulièrement dans la sphère publique sur les défis de la principale industrie qui génère richesse et emplois dans son coin de pays. Le principal enjeu qui occupe l’avant-scène de l’actualité depuis plusieurs années est celui de l’état des hardes de caribou forestier. Celles-ci seraient en déclin, selon plusieurs groupes de pression environnementalistes, à cause, disent-ils, de l’exploitation de la forêt.

Ce n’est toutefois pas l’avis de Pascal Cloutier, qui clame sur toutes les tribunes qu’il n’y a actuellement aucune preuve scientifique soutenant cette affirmation. Il avance même que les différents acteurs présents sur le parterre forestier de la région constatent la situation inverse. Pour lui, tant que l’inventaire des volumes de caribous commandé dans les derniers mois par le gouvernement du Québec n’est pas complété, il n’y a pas lieu de s’alarmer.

« Il faut démontrer scientifiquement que le caribou est en danger et, comme l’inventaire en cours ne sera disponible que dans deux ans, il faut continuer à exploiter notre ressource, comme le fait actuellement l’industrie, en appliquant les meilleures pratiques, de façon durable », lance Pascal Cloutier. L’homme poursuit sur ce thème en commentant la prochaine tournée provinciale de l’équipe du ministre de la Forêt de la Faune et des Parcs du gouvernement Legault, Pierre Dufour. « Actuellement les communautés forestières ne sont pas consultées. Il faut que ce soit une véritable tournée de consultation et non une tournée d’information », lance-t-il. Le maire de Dolbeau-Mistassini tient à rappeler qu’à chaque fois qu’on enlève 100 000 m3 de possibilité forestière, c’est 325 emplois directs qui sont perdus.

Autres textes du cahier MRC de Maria-Chapdelaine :

-MRC de Maria-Chapdelaine | entre potentiel et défis

-Normandin | 2,5 M$ pour aménager le parc industriel (en ligne le 30 mars)

-Foire commerciale | Plus de 7000 visiteurs attendus à la 20e édition (en ligne le 30 mars)

-Tourisme | Un potentiel rassembleur en croissance (en ligne 6 avril)

-La bourse Henri-Paul-Brassard fait déjà des petits (en ligne le 7 avril)