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Jonathan Thibeault

SAINT-FULGENCE – Opérer un changement de mentalité dans l’industrie de la restauration, c’est l’objectif des trois entrepreneurs derrière Le Collectif Gourmand établi aux Jardins de Sophie de Saint-Fulgence pour l’été. Force est de constater que l’efficacité du bouche-à-oreille aura contribué à boucler le calendrier des repas expérientiels jusqu’à la fin de la saison, prévue à la mi-septembre.

« Plus jeune, j’ai toujours eu la volonté de faire les choses différemment », confie le cofondateur du collectif Marc-Antoine Joncas Zarate. L’idée derrière l’entreprise, fondée par trois amis ayant étudié à l’ITHQ, est de mener une petite révolution tranquille dans une industrie remplie de défis. « Je le dis vraiment sans prétention ; notre volonté est d’importer des façons de faire différentes à l’intérieur d’une structure très rigide qu’est le monde de la restauration. On n’a rien inventé ; on ne fait qu’importer des idées qui s’appliquent dans d’autres industries pour permettre de faire évoluer le concept du service aux tables, au plaisir de préparer de délicieux repas », partage le jeune entrepreneur visionnaire.

Lorsqu’il est allé faire le plein d’idées lors d’un séjour à Sainte-Rose-du-Nord l’an dernier, le cofondateur a pu redécouvrir la région et faire la connaissance des propriétaires des Jardins de Sophie. Immédiatement, lorsqu’il est de retour dans la métropole, l’idée de s’établir temporairement dans la région pour mettre en branle un tel projet a fait son chemin. « À mon retour, j’ai cassé les oreilles de Victor Beaumont et de Jean-Paul Sabbagh pour qu’ils viennent voir », relate-t-il.
« Au début, je m’étais dit que ça allait être un court voyage et que ça serait tout, mais un an plus tard, je me retrouve ici à cuisiner et à essayer des trucs », renchérit son collègue Jean-Paul Sabbagh.

Créer des opportunités avec des producteurs

S’établir à l’Anse-à-Pelletier, dans le Pavillon Saint-Sapin des Jardins de Sophie, a été une opportunité pour les trois acolytes de mettre en place un concept de restauration, mais aussi de transformation de produits qui auraient pu être perdus. « Il y a beaucoup de perte dans le domaine. Le Collectif est vraiment un laboratoire expérientiel où nos invités
peuvent vivre un moment agréable en notre compagnie, dans une ambiance éclatée, plaisante et accompagnée de la saveur des produits locaux. C’est aussi de prendre des produits locaux de nos producteurs partenaires qu’ils ont classés comme imparfaits et de créer des produits transformés, prêts à être consommés. On aide les producteurs à réduire les pertes, mais aussi à se concentrer sur leurs productions pendant qu’on s’amuse en cuisine », explique Marc-Antoine Joncas Zarate.

Les trois jeunes entrepreneurs culinaires auraient très bien pu ouvrir un restaurant au coin d’une rue, mais ce n’était pas la vision du clan. « On veut faire les choses différemment. Est-ce qu’un jour, le Collectif Gourmand deviendra une équipe de consultants pour les propriétaires de restaurants ? Tout est possible ! On veut créer un changement de mentalité par de petits gestes », admet celui qui agit en tant que porte-parole du groupe.

Complet dès la mi-saison

Si la salle à manger était tranquille au moment de la visite d’Informe Affaires à l’intérieur du repaire du Collectif Gourmand, ce n’est pas le cas les fins de semaine où tout bourdonne en cuisine et où les visiteurs peuvent découvrir des plats concoctés avec plus de 90 % de produits régionaux. « On doit avouer qu’on ne s’attendait pas du tout à un tel engouement. Le bouche-à-oreille aura fait ses effets, car nous affichons complet tous les weekends jusqu’à la fin de notre saison. C’est le cas depuis quelques semaines déjà. C’est dommage pour ceux qui nous découvrent à cette période-ci, mais pour nous, ça confirme que notre concept a sa place », souligne celui qui a également fait quelques études en économie et en finance.

Vers une deuxième saison ?

Lorsque questionné sur un potentiel retour dans l’enceinte du pavillon Saint-Sapin l’an prochain, Marc-Antoine se réserve une certaine marge de manœuvre. « À savoir si nous serons de retour ici l’an prochain, je dirais que oui, mais sur une période plus dense. Notre volonté à long terme est que le collectif Gourmand ait un lieu dans chaque municipalité régionale de comté. On se réserve quelques surprises pour l’an prochain, mais c’est certain qu’on ne veut pas oublier la belle région du Saguenay–Lac-Saint-Jean parce qu’on nous a si bien accueillis », admet-il, en précisant que l’automne et l’hiver s’annoncent tout aussi chargés pour le trio. « À notre retour à Montréal cet automne, on n’arrêtera pas les efforts. On prévoit créer des restaurants éphémères pour tester d’autres trucs. Les gens qui veulent suivre notre développement n’ont qu’à nous suivre sur Facebook et notre site web », de conclure l’entrepreneur agroalimentaire.

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