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Maxime Hébert-Lévesque

GIRARDVILLE – L’agriculteur David Lespérance reprend la ferme familiale Les Jardins Bio-Forestiers située sur le rang du Rapide à Girardville. Un processus de relève qui se prépare depuis 2015. La transaction conclut il y a quelque mois, l’entrepreneur pourra compter sur le support de ses parents pour les prochains mois.

« En 2015, mes parents m’ont financé un premier 20 % de l’entreprise. Pour ce faire, j’ai eu des subventions auprès d’un Centre local de développement pour la mise de fonds et j’ai remboursé la totalité sur cinq ans. Ça n’a pas été simple de ramasser la somme, en agriculture, les années ne se ressemblent pas. Dernièrement, j’ai pu emprunter le montant nécessaire pour reprendre le tout. Ça représente un investissement de 1,5 M $ », explique David Lespérance, le nouveau propriétaire de l’une des premières fermes certifiées biologiques au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

L’agriculteur explique que l’emprunt n’a pas été chose simple à cause de l’emplacement géographique de sa terre. « Nous sommes loin des grands centres et les institutions financières sont plus réticentes à prêter dans ce cas. Il faut savoir qu'ils basent leur garantie sur la valeur de la terre. Toutefois, c’est aussi un point positif parce qu’acquérir une terre de 500 acres comme la mienne dans une région comme Montréal c’est rendu impossible. »

Poursuivre l’entreprise familiale

Les Jardins Bio-Forestiers est un producteur de légumes biologiques qui vend principalement dans les grands centres comme Québec et Montréal et aussi aux États-Unis. « L’an passé, notre production se situait autour de 1 600 000 livres. Nous faisons pousser toute sorte de légumes, mais principalement de la carotte. Pour les prochaines années, je n’ai pas de gros investissements à faire. Notre machinerie et nos équipements sont tous opérationnels et en bons états. Je compte toutefois devoir débourser un 30 000 $ pour des outils, mais rien de plus. L’objectif sera de maintenir le cap et de stabiliser les finances. »

M. Lespérance pourra compter sur ses parents pour assurer une transition en douceur. Ceux-ci s’occupent de la comptabilité, le temps que l’entrepreneur prenne en main les rênes de l’entreprise.

Enjeux de main-d’œuvre

La ferme emploie des travailleurs étrangers lors de la forte saison, une aide essentielle pour la vitalité de l’entreprise. « Nous avons cinq Guatémaltèques, un Québécois et un français qui travaillent avec nous sur la terre. Les travailleurs étrangers repartent à la fin de la récolte. Le défi c’est de trouver des gens allumés qui prennent goût au travail et qui désirent s’investir. Je ne cache pas que s’il m’arrive de quoi, il n’y a personne pour reprendre la ferme. Au cours des prochaines années, j’aimerais trouver quelqu’un qui serait intéressé à devenir associé en rachetant une partie de l’entreprise », conclut David Lespérance.

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