Dominique Savard
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Dominique Savard

SAINT-HENRI-DE-TAILLON – Pour respecter les normes sanitaires en raison de la pandémie de la COVID-19, les dirigeants de l’entreprise Vergers de Velours de Saint-Henri-de-Taillon n’offriront pas de visites guidées des vergers et de dégustations de boissons et chocolats dans leur kiosque cet été. Et pour la première fois depuis six ans, ils n’accueilleront pas de travailleurs bénévoles dans le cadre du programme WWOOF Canada.

« Nous nous y sommes pris un peu à l’avance pour préparer le kiosque de vente, mais nous devons aussi respecter les normes sanitaires et retirer les activités de visites et de dégustation. Pour remplacer ces dégustations, nous avons travaillé l’an dernier avec une sommelière, ce qui nous a permis d’ajouter la description des boissons avec des observations, des accords mets-vin et le potentiel de garde (durée de conservation) sur notre site Web », souligne Bianca Voyer, la copropriétaire de Vergers de Velours avec son frère Robin.

Mme Voyer ajoute que depuis six ans, elle fait du « WWOOfing », mais qu’en raison du virus, elle ne fera pas appel à cette aide bénévole supplémentaire sur la ferme. « Ce programme permet d’accueillir des bénévoles d’un peu partout dans le monde à raison de séjours de deux semaines. Ces gens sont logés et nourris et, en retour, ils donnent cinq à sept heures de travail chaque jour, cinq jours par semaine. Cela leur laisse du temps pour faire des activités et du tourisme. Ce temps de travail perdu ne sera pas trop difficile à combler, étant donné qu’on s’attend à une saison plutôt tranquille du côté des touristes. »

Huit boissons et plusieurs prix

Fondée en 2001, l’entreprise a commencé par la culture de fruits et de légumes. Devant l’abondance de fruits, qui a occasionné des pertes, Bianca et Robin ont décidé, huit ans plus tard, de faire des boissons alcoolisées en créant des recettes à base de leurs petits fruits. La ferme familiale de 300 acres située face au lac Saint-Jean appartient toujours aux parents de Bianca et Robin.

« À 83 ans, ils sont en pleine santé. Mes parents possèdent les terres et les lots et nous laissent les exploiter. C’est tissé serré dans notre famille. L’ajout des produits alcoolisés fait la différence aujourd’hui. Nous sommes producteurs de fruits et brasseurs artisanaux. En fait, nous sommes deux femmes brasseuses : ma fille Annabelle et moi. »

La première boisson brassée par les deux dames est la Mistelle de cerise « Le vent du nord ». Le cidre de pomme « Pomme de Velours » et la liqueur de poire « Les belles du Lac » ont suivi. Les autres produits sont la boisson à l’amélanche « Abénaki », l’alcool de camerises « La vallée de Qu’appelle », la Mistelle de prune « Lady Annabelle », la Murmûre d’automne « Vin de mûre », et le pétillant aux mûres et framboises. « Nous avons aussi une chocolaterie et, bien sûr, nous avons toujours les fruits et les légumes frais qui côtoient nos produits transformés incluant le sirop de bouleau et du vinaire de fleurs de ciboulette », précise Bianca Voyer.

La copropriétaire est également très fière des prix obtenus au cours des dernières années. En fait, ses produits ont obtenu plus d’une trentaine de médailles. « La liqueur de poire est première de sa catégorie au niveau mondial. Le premier ministre Philippe Couillard l’a même offerte au pape. Le vin de mûres et framboises est aussi double médaillé d’or au Canadien Wine Championship, ce qui nous a valu une invitation de la Chambre de commerce de Québec pour aller présenter nos produits à Bordeaux, en France. Malheureusement, en raison des coûts du voyage, nous ne sommes pas allés. N’empêche que nos alcools de petits fruits nordiques ont une très bonne réputation », avoue la Taillonaise.

Trois phases d’agrandissement

Avec l’ajout des boissons, les propriétaires ont dû agrandir à trois reprises. En fait, ils ont triplé la superficie de leurs infrastructures. « Ça représente plusieurs centaines de milliers de dollars d’investissements. Avec huit sortes de boissons, ça demande beaucoup d’espace. On embouteille de 5 000 à 8 000 unités annuellement. Il faut dire que tout se vend ici au kiosque et en ligne. Nous n’avons pas de distributeur. On fait beaucoup de promotion en participant à des salons et des marchés publics. Vous savez, nous étions une entreprise saisonnière avec les fruits et les légumes, maintenant nous pouvons vendre à l’année, car la boisson se conserve longtemps », laisse tomber Mme Voyer.

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