Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Nos mines, une richesse à exploiter » publié dans notre édition du mois de mars.

SAGUENAY – La Table régionale de concertation minière (TRCM) vient de conclure son premier mandat (2018-2021). L’une de ses missions étant de valoriser le potentiel minéral de la région, cela a permis à l’équipe du TRCM de rassembler les données au niveau minier dans un puissant outil de géomatique.

C’est le 31 décembre dernier que c’est officiellement conclu le premier mandat du TRCM. Trois années où des chercheurs et scientifiques, comme Brigitte Poirier. M. SC. A. de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), ont développé un outil spécifique aux ressources minières du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Pour ce faire, la chercheuse et son équipe ont réuni deux comités, gestion et filière. L’un représente les gestionnaires du territoire comme les MRC et l’autre les entreprises privées qui pourraient acheter des titres miniers pour exploiter les ressources. Après une série de discussions, les paramètres qui devraient composer l’outil ont été identifiés et l’équipe l’a programmé.

« C’est de la géomatique, c’est un système très puissant parce qu’il est visuel et qu’il contient dans la même interface l’ensemble des informations requises en ce qui concerne les ressources, leur potentiel et leurs emplacements. Ce n’est pas une technologie nouvelle, nous sommes partis de ce qu’avait fait le Système d’information géominière du Québec (SIGÉOM). Cependant, nous lui avons implanté des couches supplémentaires le rendant contextualisé à notre région », explique Brigitte Poirier.

Un Google Map pour prospecteur

Se présentant comme une carte interactive, l’outil affiche une vue satellite du Saguenay–Lac-Saint-Jean avec une multitude de filtres applicables. En utilisant l’une ou plusieurs de ces fonctions, l’internaute est en mesure de voir sur la carte les nouvelles ressources, les projets actifs, les anomalies résiduelles, l’analyse de roche et bien plus.

« Nous voulions que tout soit à la portée de celui ou celle qui utilise notre carte interactive. L’entreprise désireuse de connaître la composition d’un indice a donc au bout des doigts sa position géographique, la composition des prélèvements et le contact du prospecteur. De plus, en activant un second filtre, l’utilisateur est en mesure de voir les accès routiers, énergétiques et hydrauliques accessible au site. Le but est de fournir un maximum d’informations pour inciter les initiatives de développement minier sur le territoire », précise la chercheuse qui ajoute que des données sur les milieux humides et les aires protégées sont aussi disponibles. L’exploitation visée étant orientée sur les minéraux critiques et stratégiques (MCS) et sur le développement écoresponsable.

Favoriser les retombées régionales

La transition énergétique et technologique qui nous permettrait de réduire nos gaz à effet de serre (GES) passerait, entre autres, par l’emploi de MCS comme le cuivre, le graphite, le niobium, le zinc, le cobalt, le nickel, le titane et le lithium. Des éléments qui seraient, selon plusieurs, présents en grande quantité dans notre région. Avec la demande mondiale pour ces minerais, d’éventuelles retombées économiques sont envisageables pour nos entreprises.

« Lorsque nous avons analysé les filtres à inclure à notre outil, nous nous sommes assis avec les gens du Comité de maximisation des retombées économiques régionales (CMAX) afin de dresser une liste d’entreprises et d’intervenants pouvant offrir des services dans l’industrie minière. Ça comprend l’université, des compagnies de construction, des équipementiers, des firmes de génie-conseil, etc. Tout un nouvel écosystème pourrait naître de l’arrivée d’une nouvelle mine. »

Un appui à la prospection

En plus de l’outil de géomatique, l’équipe du TRCM organise chaque année en collaboration avec l’Association des prospecteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean un camp de prospection. « Quatre camps ont eu lieu de 2018 à 2021, permettant la découverte de nouveaux indices en région. L’apport direct de la TRCM pour ces camps est la découverte de six indices en 2019, d’un indice en 2020 et trois indices en 2021. » Les indices sont la présence de métaux convoités dans un échantillon prélevé. Les découvertes faites durant ces camps ont mené à identifier en 2020 au Lac Curé la présence du trio Ni-Cu-Co (nickel, cuivre, cobalt). Depuis la société d’État, SOQUEM et l’entreprise Exploration Midland ont acquis des titres miniers sur les terrains et cela pourrait générer des emplois si des travaux d’exploration plus poussés sont effectués.

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