SAGUENAY — Arianne Phosphate est à la recherche de partenaires financiers pour mettre à exécution son projet minier. Tous les permis sont à jour, mais le projet doit récolter plus 1,5 G$ pour pouvoir débuter les travaux. 

« À partir du moment où l’on trouve un partenaire et que nous avons l’argent en poche, nous pourrons amorcer la construction. Nous avons tous nos permis depuis 2018, notre étude de faisabilité est sortie en 2013, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a donné ses recommandations et le ministère de l’Environnement a émis un décret en 2015 », explique Raphaël Gaudreault, Chef des opérations chez Arianne Phosphate.

Coûts de construction en hausse

Une étude d’ingénierie est sortie à la fin du mois de mars sur la mise à jour des coûts de construction du projet.

« C’était une étape obligatoire, car les chiffres disponibles dataient de 2013. Plusieurs personnes spéculaient en rapportant que les statistiques allaient doubler. Finalement, on parle d’une augmentation de 30 %, ce qui est une excellente nouvelle. Le projet conserve toute sa pertinence dans les conditions de marché actuelles », affirme M. Gaudreault.

Selon le Chef des opérations, la hausse des coûts n’est pas négative pour le projet. « Depuis 2013, le prix du phosphate a évolué ainsi que le dollar canadien. Le prix est passé de 213 $ américain la tonne à plus de 300 $ aujourd’hui et on avait un taux de change qui se situait à 1,05 $, alors que maintenant, on est autour de 1,35 $. C’est favorable pour nous. »

Impact pour l’environnement

La demande de phosphate augmente d’environ cinq millions de tonnes chaque année, mais des mesures sont mises de l’avant pour impacter le moins possible l’environnement.

« On suit les lignes directrices du ministère de l’Environnement et selon moi, c’est bien pour les opérations minières canadiennes d’avoir un contexte législatif très serré. C’est ce qui fait que nos opérations sont des leaders mondiaux en environnement »,confie Raphaël Gaudreault.

« On a accès au réseau hydroélectrique via la centrale de Rio Tinto, Chutes-des-Passes. Il y a donc plus de 75 % de l’énergie qu’on va consommer pour produire notre concentré, qui va être renouvelable. On vise également la régénération progressive et un contrôle de toutes les eaux d’écoulements », déclare-t-il.

Une croissance calculée 

C’est près de 300 millions de tonnes de phosphate qui seront extraites chaque année d’ici 2030, ce qui équivaut à une croissance de 2,8 % par année, selon le site internet d’Arianne Phosphate.

« C’est la croissance historique du produit lié à l’industrie du fertilisant. Il y a une corrélation à faire avec l’accroissement de la population mondiale. Par-dessus tout, on ajoute les batteries fer phosphate qui ont une croissance prévue de 12 à 18 %, selon certaines firmes d’analystes. Ce qui représente trois ou quatre projets comme Arianne par année d’ici 2030 », souligne
M. Gaudreault. 

« Les batteries LFP ne changent pas le projet. La croissance qui est prévue pour l’industrie de la batterie vient augmenter la demande par rapport à l’offre à un rythme beaucoup plus rapide que ce que nous avons. Dans l’industrie minière, ce sont des changements comme celui-là qui apportent de l’ouverture pour de nouveaux projets », ajoute-t-il.

Un plus pour la région 

Toujours selon Raphaël Gaudreault, il y a dans la région, un bassin de main-d’œuvre qualifiée qui est disponible pour répondre à la demande locale.  « Quand on regarde le projet du lac à Paul, c’est 375 emplois directs, plus de 1 000 emplois indirects et environ 12 milliards de dollars en retombés économiques pour le Québec et la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. »

Derniers développements

Arianne Phosphate a réussi à aller chercher 2,3 M$ supplémentaire pour le financement de son projet minier. « Récemment, on a reçu de l’acide phosphorique grade batterie qu’on avait fabriquée avec notre concentré. C’est une excellente nouvelle parce qu’on a démontré physiquement que notre concentré sera apte à fournir ce nouveau marché en croissance. Ensuite, on a réalisé la vente d’une royauté sur une propriété de lithium, ce qui nous a permis d’aller chercher 2,3 M$ et de renforcer notre position financière », conclut Raphaël Gaudreault.

 

Ce texte fait partie d'un dossier réalisé par Informe Affaires pour analyser le potentiel du phosphate et de la filière batterie dans la région. Les autres textes de ce dossier seront publiés au cours des prochains jours ou vous pouvez les retrouver dans notre édition papier du mois d'avril :

Un potentiel exceptionnel pour le phosphate au SLSJ

Une filière batterie au SLSJ : un projet réaliste

First Phosphate en avance sur ses échéanciers