18 • DÉCEMBRE 2014 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
SAGUENAY – Copriétaires de l’en-
treprise Pizza RODI de Chicoutimi
un groupe de gens d’affaires du
Saguenay vient d’investir près de 1
million $ dans la construction d’une
salle à manger, l’acquisition d’équi-
pements culinaires performants et
la mise en place d’un logiciel spé-
cialisé d’encaissement et de prises
de commande à distance à partir
d’un téléphone intelligent ou d’une
tablette.
Porte-parole et actionnaire du groupe
d’affaires, Pierre Allard, souligne en
entrevue que l’agrandissement en voie
de réalisation est contigu au restau-
rant qui a pignon sur rue depuis plus
d’une décennie sur la rue Racine.
« Selon nos estimations, il va y avoir
augmentation de l’achalandage, car
les clients pourront s’orienter dès leur
arrivée vers la section Rodi Express ou
se diriger vers la nouvelle salle à man-
ger. Au premier endroit, la clientèle qui
favorise le prêt-à-manger va y trouver
ses plats favoris; poutines, club-sand-
wiches et, comme il se doit, de la piz-
za. Dans l’autre section, ce seront des
mets spécialisés en l’occurrence de
fines pizzas aux saveurs typiquement
régionales, » fait-il valoir.
À cet effet, signale Pierre Allard, des
démarches sont en cours ou se pour-
suivent avec différents producteurs
de fromages ou de champignons
du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour
l’achat de produits qui seront intégrés
aux pâtes et/ou serviront d’entrées
pour les convives. La région n’a plus
à démontrer que ces types de produits
sont de très grande qualité et qu’il ne
tient qu’à nous de les intégrer dans di-
verses recettes.
« Pourquoi s’approvisionner à partir
de l’extérieur et de payer pour le trans-
port alors que nous avons tous ces
fromages et champignons à portée de
main », questionne-t-il. Il poursuit en
indiquant que dans la nouvelle salle à
manger les convives servis aux tables
auront aussi le choix d’accompagner
leur repas de bières voire de vins de
fabrication régionale. Cette nouvelle
partie aura, ajoute-t-il, une capacité
d’environ 70 places assises.
Commander en un clic
L’homme d’affaires Pierre Allard dit
noter que tout particulièrement dans
le domaine de la restauration, les pro-
priétaires de commerces qui tiennent à
donner de solides assises à leur entre-
prise doivent se tourner vers de nou-
velles pratiques numériques.
Il rappelle qu’avant de se lancer dans
la réalisation de prise de commandes
en ligne de pizzas, lui et ses asso-
ciés ont bien pesé le pour et le contre.
« Notre idée est maintenant faite à ce
sujet et nous serons dans le cas de la
pizza, sauf erreur, les tout premiers
dans la région à se lancer dans ce type
de projet.
Ce sont nos clients qui vont en béné-
ficier en premier lieu, car à partir d’un
simple clic sur leur iPad, iPhone, ou
ordinateur standard ils vont pouvoir
choisir leur mets favori, régler la note,
et recevoir leur repas où qu’ils soient,
et ce, dans un délai rapide de livrai-
son. » En terminant, Pierre Allard rap-
pelle que Pizza RODI compte un autre
restaurant à Jonquière et qu’un service
de commandes en ligne y sera pro-
chainement implanté.
INVESTISSEMENT
Agrandissement et virage technologique
Investissement de 1 M$
chez RODI de Chicoutimi
C
HRONIQUE
NO
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La majorité des chefs d’entreprise considèrent
aujourd’hui l’innovation comme une priorité et
un facteur indispensable pour le développement
de leurs activités. Cependant, nous avons sou-
vent tendance à réduire l’innovation au simple
fait de développer de nouvelles technologies,
autrement dit à l’innovation de rupture ou « vi-
sionnaire », et à négliger sa dimension moins
manifeste, à savoir l’innovation incrémentale.
L’innovation souffre de certains lieux communs. Il est,
par exemple, erroné de croire que l’écoute du client
est à l’origine de toutes les innovations car ce dernier
ne dispose pas du recul et des connaissances tech-
niques nécessaires pour identifier les tendances qui
lui sont profitables. Croire que l’innovation est unique-
ment stimulée par la concurrence entre les entreprises
est également une illusion car les innovations issues
de la conquête spatiale ou de l’industrie militaire ne ré-
sultaient pas d’une compétition entre les entreprises.
En outre, considérer que l’innovation est la seule pré-
rogative de la jeune génération est une aberration.
Benjamin Franklin n’a-t-il pas inventé la lentille bio-fo-
cale à l’âge de 78 ans? Enfin, penser que « l’innovation
est une affaire de spécialistes » est sans fondement
car l’histoire a prouvé qu’un grand nombre d’innova-
tions était le fruit de découvertes faites par des pas-
sionnés. L’innovation revêt deux formes différentes
mais néanmoins indissociables : l’innovation incré-
mentale, qui modifie ou perfectionne un modèle ou un
produit existant, et l’innovation de rupture, qui révo-
lutionne un marché ou un produit existant en créant
de nouvelles habitudes de consommation. Contraire-
ment à l’innovation incrémentale, qui dispose d’une
perspective industrielle, l’innovation de rupture peut
revêtir un caractère artisanal et ne cherche pas d’em-
blée à intégrer l’automatisation dans son processus
de fabrication.
Source : Lucidarme, T. (2013). Valoriser et développer l’in-
novation. France : Vuibert.
PIZZA RODI- Pierre Allard pose sur le chantier de la construction de la salle à manger du
resto Pizza RODI de Chicoutimi, sur la rue Racine. L’homme d’affaires Pierre Allard fait valoir
l’importance de prendre le virage technologique et de doter d’équipements High Tech les
restaurants de Chicoutimi et de Jonquière.
(Photo: Yvon Bernier)
par Yvon Bernier
