Informe Affaires - Édition Août 2016 - page 16

16 • AOÛT 2016 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
Saviez-vous que pour 84 % des ache-
teurs, l’approvisionnement n’était pas
leur premier choix de carrière? Encore
plus surprenant, 64 % n’ont aucune
formation en approvisionnement (ou
dans un domaine connexe) ce qui est
absolument effroyable, considérant
qu’ils transigent des centaines de mil-
liers de dollars en acquisition chaque
année!
Ça signifie que, malgré de bonnes inten-
tions, ils apprennent généralement sur le
tas et ne se fient trop souvent qu’à leur
gros bon sens pour effectuer une tâche
bien plus importante que la majorité des
dirigeants ne le réalisent. Pire encore,
un grand nombre d’acheteurs possédant
plusieurs années de métier sont ferme-
ment convaincus qu’ils « n’ont plus rien
apprendre ».
Bonne nouvelle cependant, un sondage
canadien réalisé en 2015 démontre que
76 % des professionnels de la chaine
d’approvisionnement pensent que la for-
mation est essentielle pour progresser
dans leur carrière.
Le rôle d’un acheteur est primordial dans
une organisation. En plus d’avoir à gérer
une multitude de « feux à éteindre » et
une pression sur la réduction des coûts,
l’acheteur doit coordonner les actions
des différents départements internes,
avec les fournisseurs. Faire la gestion
des stocks, faire de la veille stratégique
et de l’analyse du marché, s’occuper
de la logistique, de l’aspect légal des
contrats, régler les litiges, etc.
La formation continue est essentielle
La formation continue permet non seu-
lement à un acheteur de développer ses
compétences, mais également son lea-
dership à l’interne de manière à maxi-
miser son apport à l’entreprise. Puisque
le monde du travail évolue sans cesse,
chacun doit renouveler ses compétences
régulièrement. La phrase la plus dange-
reuse pour une entreprise est certaine-
ment « on a toujours fait comme ça! »
La formation continue permet à l’ache-
teur de s’adapter aux changements dans
son environnement, d’apprendre de nou-
velles façons de faire et de trouver des
solutions innovantes, qui vont permettre
à son entreprise de grandir et de prospé-
rer. La formation fera passer le niveau de
maturité du département d’approvision-
nement d’un stade réactif, vers un stade
proactif.
Les domaines de formation sont in-
nombrables :
La gestion des stocks permet de réduire
les coûts tout en maintenant ou en aug-
mentant le niveau de service. Avoir la
bonne quantité en stock au bon moment
est primordial pour toute entreprise.
L’approvisionnement stratégique, qui
permet de concentrer son attention sur
les commodités ayant le plus d’impact
pour l’entreprise. Développer une telle
stratégie demande un niveau de connais-
sances élevé.
La macro-économie permet d’analyser
l’environnement externe d’une entre-
prise.
La comptabilité et la finance aident à
mieux comprendre les impacts financiers
liés à l’approvisionnement.
La gestion de la relation avec les four-
nisseurs permet de gérer en continu la
performance de ces derniers.
La négociation, créatrice de valeur aide
à développer des ententes profitables à
long terme.
Et tant d’autres sujets…
Conclusion
La formation offre aussi un autre avan-
tage non négligeable par le réseautage
puisque les nouveaux contacts consti-
tuent souvent une source d’information
importante.
Consultez votre cégep local ou l’UQAC
pour connaître leur offre de service.
Dans certains cas, une reconnaissance
d’acquis est possible.
Pour une offre de cours spécialisés,
L’AGCA (Association de gestion de la
chaine d’approvisionnement) dispense
de la formation à distance, conduisant
à l’obtention d’un certificat national en
gestion de l’approvisionnement. L’orga-
nisme ExcelCieArt propose aussi des
conférences et formations de perfection-
nement pour les acheteurs.
Pour les personnes ayant de l’expérience
dans le domaine et qui sont en recherche
d’emploi, l’organisme Propulsion Car-
rière offre un stage d’accompagnement
et de mise à niveau des candidats.
La formation continue
en approvisionnement
La protection de votre
empLoi lors d’une fusion ou vente
d’entreprise
Il fut un temps où les travailleurs risquaient de perdre leur emploi dès que
l’employeur vendait ou modifiait la structure juridique de son entreprise.
Cette situation a donné lieu à de grands débats juridiques au début des
années ’60.
À l’époque, la vente d’une entreprise à un nouveau propriétaire entraînait la
rupture du lien d’emploi et la nullité des conventions collectives de travail,
même si l’entreprise continuait à opérer de la
même manière
1
.
Les lois ont bien changé depuis cette époque.
Maintenant, tant dans les milieux syndiqués
que non syndiqués, votre emploi est protégé
en pareille circonstance.
Ainsi, l’article 97 de la
Loi sur les normes du
travail
stipule clairement que :
97.
L’aliénation ou la concession totale ou
partielle de l’entreprise, la modification de sa
structure juridique, notamment, par fusion, division ou autrement n’affecte
pas la continuité de l’application des normes du travail.
L’article 2097 du
Code civil du Québec
, qui vise aussi les employés-cadres,
et l’article 45 du
Code du travail
, qui vise les syndiqués, prévoient les
mêmes principes.
Ainsi, lorsque deux entreprises fusionnent, qu’une entreprise est vendue ou
qu’on modifie sa structure juridique, cela n’entraîne, en principe, aucune
conséquence pour les employés. Bien sûr, l’employeur peut encore appor-
ter certaines modifications au fonctionnement de son entreprise, modifier la
façon d’exécuter le travail et parfois même diminuer le nombre d’employés,
mais il n’est pas dans une situation plus avantageuse qu’il ne l’était avant la
transaction. Il devra avoir un motif légal sérieux pour mettre fin à un emploi
et il devra en plus donner un préavis raisonnable.
Le nouvel employeur sera donc lié aux employés de la même manière
que l’ancien employeur l’était. En fait, le nouvel et l’ancien employeur de-
viennent tous les deux responsables du respect des droits des travailleurs
en raison de la continuité de l’entreprise. Si des préavis doivent être donnés
ou d’autres sommes doivent être payées, elles peuvent être réclamées de
chacun d’eux.
96.
L’aliénation ou la concession totale ou partielle d’une entreprise n’inva-
lide aucune réclamation civile qui découle de l’application de la présente
loi ou d’un règlement et qui n’est pas payée au moment de cette aliénation
ou concession. L’ancien employeur et le nouveau sont liés solidairement à
l’égard d’une telle réclamation.
Dans la plupart des cas, c’est même la Commission des normes, de l’équi-
té, de la santé et de la sécurité du travail (CNESS) qui va représenter le
travailleur. Celui-ci est donc bien protégé.
1
Syndicat national des travailleurs de la pulpe et du papier de La Tuque Inc.
c.
Commission des relations ouvrières de la province de Québec,
[1958] B.R. 1.
Jean-Noël Tremblay, avocat
Tél.: 418 668-3011
COMPRENDRE... IMAGINER... AGIR...
202G08-16
« Maintenant,
tant dans
les milieux
syndiqués
que non
syndiqués,
votre emploi
est protégé … »
Collaboration spéciale
François Guay,
pgca
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